Publié le 16 mars 2023 dans le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève
Genève, 6 mars
Elle s’était éclipsée en catimini par la sortie des artistes, la 5G. Et pour cause, malgré ses charmes, elle n’avait pas fait l’unanimité du grand public. Seuls les affairistes et les jusqu’au-boutistes technologiques en étaient les idolâtres. Bien encouragés par nos autorités fédérales qui leur ont accordé leur blanc-seing.
Et puis, sans crier gare, le coup de tonnerre a éclaté. Il émanait des CFF, qui, surprenant tout le monde, lançaient le mois dernier, sur le modèle européen, un test de radiotéléphonie alimenté par la 5G sur la ligne entre Berne et Thoune. Il y a de quoi se faire du souci. Il faut dire que la mise en service de cette technologie sera aussi profitable aux hommes d’affaires et aux quidams branchés pour accéder au réseau internet.
Moyennant des vitres spéciales et des candélabres munis de plaques de fer réfléchissant, tous les 20 mètres, les ondes circulent sur ladite ligne probatoire. Tout ne peut que bien fonctionner avec un tel bombardement. Il n’y a pas moins de 19 antennes 5G sur ce parcours et un nombre non précisé de réflecteurs en fer. Swisscom se trouve bien entendu en première ligne de cette expérience de faisceaux réfléchissants. Sunrise, elle, est dans les starting-blocks pour prendre sa part de gâteau.
Oui, pas de souci, malgré la guerre en Europe, les inquiétudes climatiques, les futures pandémies qu’entend endiguer autoritairement l’OMS, tout va bien pour la 5G, qui fait le forcing par les chemins de traverse. Il se peut que ceux-ci passent par l’autoroute A1, où, depuis peu, tous les 500 mètres, ont été posés de mystérieux mâts verts susceptibles de supporter une technologie de lecture avancée. Quelle en sera l’alimentation motrice? Sans doute l’air du temps!
Léon Meynet